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Le Blog d'Albatros
5 janvier 2022

Pourquoi je suis, toujours, "Charlie" !.

Merci, Monsieur Raphaël Enthoven, pour votre éditorial paru dans le magazine "Franc-Tireur" daté du 05 janvier 2022 qui résume bien ce que représente pour moi: "Etre Charlie".

Ce n'est, effectivement, pas le fait d'être toujours d'accord avec les dessins, les critiques, les analyses, l'humour de "Charlie Hebdo" mais d'accorder aux autres, de dire, d'écrire et de dessiner ce qu'ils veulent,dans le respect des lois républicaines françaises. 

Comme pour chaque citation faite sur ce blog, j'ai mis "en gras" les passages qui reflétent le plus ma pensée.

---------- Citation ----------

Chaque début d’année, à jamais endeuillé désormais par le souvenir des attentats de janvier 2015, impose de rappeler quelques vérités qui, bizarrement, ne sont pas évidentes à tout le monde.

1. Être Charlie, ce n’est pas approuver Charlie, mais défendre Charlie. Ce que montre Charlie Hebdo est libertaire ; nul n’est tenu d’aimer ça. Mais ce que Charlie Hebdo, malgré lui, représente, c’est la liberté. Et chacun doit protéger ça. Être Charlie de temps en temps selon qu’on est d’accord ou non, suspendre son soutien à Charlie Hebdo au contenu de ses dessins ou de ses textes, c’est réduire une question de principe à une discussion sur le bon goût.

2. Les gens qui accusent Charlie Hebdo de « jeter de l’huile sur le feu » (*) oublient un peu vite que le problème, c’est le feu, pas l’huile. Et que quand un dessinateur se fait tuer, le coupable, c’est l’assassin, pas le dessin.

3. Les gens qui trouvent des excuses aux assassins en les présentant d’abord (ou aussi) comme les victimes de la société confondent l’excuse et l’explication. Hitler, lui aussi, a eu une enfance difficile. Ce qui explique peut-être bien des choses, mais n’excuse rien.

4. Les gens qui disent, en cas de caricature du prophète, que « ce n’est pas le moment d’attiser les tensions... » auront toujours une raison de parler ainsi, car jamais la société ne sera suffisamment pacifiée pour qu’on se moque les uns des autres sans offenser qui que ce soit. En d’autres termes: dire « Ce n’est pas le moment » revient à dire « ce n’est jamais le moment. » Il ne faut pas être dupe de cette fausse patience, qui n’est en vérité qu’une recommandation d’autocensure.

5. Les gens qui disent « La liberté de la presse ? Oui, mais... attention au blasphème ! » ne sont pas des gens mesurés, mais des lâches qui donnent à leur trouille les contours flatteurs de la pondération. Ce n’est pas l’apaisement qu’ils recherchent, mais la bonne conscience. Leur but n’est pas d’éviter un problème, mais de dormir tranquille après avoir flatté des tueurs.

6. Les gens qui disent « Bien sûr, c’est horrible mais enfin, ils ne l’ont pas volé ! » ressemblent, comme deux paquets de merde, à ceux qui, en cas de viol, s’en prennent à la jupe de la victime au lieu de dénoncer son agresseur.

7. Le mot « islamophobie » est une arnaque dont la raison d’être est de neutraliser le dialogue en faisant passer la légitime critique d’une religion pour l’ignoble haine de ses pratiquants.

8. Les vrais « islamophobes » ne sont pas les gens qui se moquent de l’Islam, mais les gens qui méprisent les musulmans au point de les croire incapables d’humour.

9. Les véritables blasphémateurs ne sont pas les caricaturistes mais les fanatiques, c’est-à-dire les impies, convaincus que Dieu est susceptible ou qu’Il a besoin de leur aide : « Le besoin d’une foi puissante n’est pas la preuve d’une foi puissante, mais du contraire. » (Nietzsche)

10. Enfin, les intégristes sont la honte de l’Islam et les indécis sont la honte de la République. Mais les seconds sont encore plus dangereux lorsque ce sont les premiers qui gouvernent.

---------- Fin de Citation ----------

 

(*) - La phrase "Jeter de l'huile sur le feu" a été prononcée par Laurent Fabius.

 

 

 

 

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